Des commerces fautifs Dans l'espace public, en 2016, 58% des Montréalais utilisaient principalement le français, contre 88% à l'échelle de la province, selon un rapport de l'OQLF publié l'an dernier. «L'île de Montréal est l'endroit où les travailleuses et les travailleurs utilisent le moins le français au travail, et la situation dans la couronne de Montréal semble également évoluer dans ce sens», soulignait le document en question. Dans une récente enquête, le Journal de Montréal a d'ailleurs fait état de plusieurs commerces du centre-ville de la métropole où les clients peinent à obtenir un service en français. Des constats qui font écho au rapport de l'OQLF, qui constate une diminution constante de l'usage du français comme langue d'accueil dans les commerces de la métropole depuis 2010. Ce document, de près de 150 pages, souligne d'ailleurs que les jeunes sont les plus nombreux à éprouver de «l'indifférence» lorsqu'ils sont servis dans une autre langue que le français. «Au travail, près du quart des personnes immigrantes (24 %), peu importe leur langue maternelle, utilisent plutôt l'anglais», indique également le rapport. «Freiner» le déclin du français Face à cette situation, le gouvernement Legault planche actuellement sur un plan d'action pour défendre la langue française. Celui-ci pourrait notamment comprendre des mesures coercitives visant à faire respecter la Loi 101 par les entreprises. En septembre, le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a par ailleurs annoncé la création de 50 nouveaux postes et de trois nouveaux bureaux pour l'OQLF. Ces mesures aideront sans doute à «freiner» le déclin du français à Montréal, estime Marc Termote. Pour arrêter complètement celui-ci, toutefois, des mesures plus drastiques s'imposeraient, selon lui. Le français, par exemple, pourrait devenir la seule langue officielle de la province, comme c'est le cas en France. Il doute toutefois que les Québécois approuveraient une telle mesure, qui aurait des conséquences importantes. Toutes les universités de Montréal, notamment, seraient alors obligées de livrer leurs cours uniquement en français. «Les gens risquent de sauter au plafond», croit M. Termote, qui juge donc cette éventualité improbable. Le Parti libéral dans la tourmente Le Parti libéral du Canada s'est retrouvé dans la tourmente dans les derniers jours après que la députée de Saint-Laurent, Emmanuella Lambropoulos, ait remis en question le weekend dernier le péril du français au Québec, lors d'une réunion du Comité permanent des langues officielles. Elle s'est depuis excusée pour ses propos, en plus d'annoncer son désir de quitter le comité en question. Le premier ministre Justin Trudeau a quant à lui réitéré la position de son parti à ce sujet, comme quoi le français est effectivement en péril au Québec, comme ailleurs au pays. De son côté, le Bloc québécois a profité de cette situation pour faire valoir son projet de loi C-223. Celui-ci propose d'exiger une connaissance «suffisante» de la langue française comme condition pour obtenir la citoyenneté permanente au Québec. «Ce n'est pas la connaissance d'une langue qui compte, mais l'usage qu'on en fait», croit toutefois M. Termote. Ainsi, si les immigrants apprennent le français, mais ne l'utilise pas à la maison ou au travail, le problème reste entier, selon lui. L'OQLF n'a pas souhaiter commenter l'information. |
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